L'orientation
Design numérique

L’orientation Design numérique propose d’explorer les modes d'inscription, d'édition et de diffusion en milieu numérique.

Comment les outils et les technologies du numérique affectent-ils et elles les publications (le fait de rendre public)? Quels types de relation et de procédures collectives impliquent ces modes d'inscription/production/diffusion? Quels espaces questionnent-ils et à qui s'adresse-t-ils et qui y a accès?

En quoi la curation/diffusion/génération de contenu sont-elles affectées et comment peut-on agir à la fois sur des questions esthétiques, politiques, jurudiques et sociales par nos modes d'appropriation de la technologie et des espaces d'inscription/diffusion.

Qu'il s'agisse d'un site internet, d'un livre réalisé en html-to-print, de broadcast radio, d'une bibliothèque pirate stockée sur un raspberry, ou d'une expérimentation avec une machine à imprimer, les outils façonnent nos pensées, nos écritures tant que leurs formes d'inscription et les politiques édioriales qui sont liées.

Considérant que les outils numériques rendent certaines pratiques possibles et d'autres non, que non seulement les objets produits mais aussi les relations de travail ou les conditions de diffusion sont conditionnés par ces outils, nous proposons d'ouvrir les possibilités d'usage du numérique en favorisant des alternatives aux logiciels de production graphique hégémoniques. En cela, l'orientation s'inspire des logiciels libres et de la Culture Libre de manière plus générale.

Le cours abore la micro-politique de l'élaboration et du partage des connaissances avec une perspective féministe intersectionnelle et des processus potentiellement radicaux, politiques et émancipateurs par lesquelles une publication est réalisée (rédigée, éditée, imprimée, reliée), diffusée (circulée, décrite, cataloguée) et lue, décrite, cataloguée).

Qu'est ce qui légitimise la connaissance? Le fait de rendre public et accessible des connaissances est-il suffisant pour faire parler des savoirs minoritaires? Quels savoirs collectifs est-il possible de convoquer, d'inscrire et de diffuser quand il se transmettent uniquement par la parole, les liens sociaux et la révolte?

Quelle(s) langue(s) pour quel(s) accè(s)? Quelle parole, quel language hégémonique vs oralité, dialecte, langue minoritaire, mode de transmission, sous-culture.

Publier la parole

D'après le chercheur enseignant Walter Ong (1912-2003), "nous vivons dans une société de "l'oralité secondaire" caractérisée par notre culture technologiquement avancée où une nouvelle forme d'oralité repose sur des dispositifs techniques comme le téléphone, la radio, la télévision et d'autres appareils électronique dont l'existence et et le fonctionnement dépendent de l'écriture et de l'imprimé." A partir cette déclaration dont le postulat se fonde sur une opposition — mais aussi une contradiction — entre forme orale et écrite, nous tenterons de remettre en perspective et de questionner le rapport que nous entretenons à la parole et l'oralité dans le contexte qui nous occupe, à savoir celui de la publication.

Qu'elle soit adressée à quelqu'un.e, à un groupe ou à personne, qu'elle ait valeur de témoignage, de réflexion, de narration, qu'elle soit éphémère ou enregistrée, la parole possède ses propres qualités, limites et conditions d'accès. Elle peut donner à entendre d'autres voix, elle peut transmettre d'autres récits, elle peut être considérée comme un medium qui a vocation de relayer, de déplacer, de charier. La parole n'est pas l'écriture. Pourtant, les deux peuvent être inscrites - sur des bandes magnétiques, des microsillons, du papier - , peuvent être interprétées - chantées, racontées -, transmises, diffusées et transiter par des medias et dispositifs numériques. Elles peuvent aussi être inter-dépendantes, et former des tensions lorsqu'elles se rencontrent. Si 'écriture est également considérée comme une technologie, elle façonne invariablement nos penseés (voir F. Kittler) et l'imprimé conditionne toute une culture de la connaissance.

Questionner le trajet de la parole à la publication nous permettra de questionner les étapes de publication et les outils et dispositifs qui nous font agir sur nos manières de publier.

Le projet sera structuré en quatre points d'attention qui feront l'objet de rencontres, de lectures et de workshops:

Invités potentiels: BNAB-BBOT, Joachim Ben Yakoub, Alice Néron, Stéphane Noël, Maxime Further, Angeliki Diakrousi, Frédéric Dupont...

 

En Revues

Projet collectif d'une revue en ligne autour d'une communauté de gens, d'articles, d'interviews constitués par les étudiant·es de l'orientation qui vise à la fois à définir nos pratiques, à les diffuser tout autant qu'à se documenter et à alimenter les questions vues au cours. Ce projet fera l'objet d'un dispositif collectif d'édition qui sera défini collectivement (définition de l'objet et des contenus, définition des étapes, rôles, outils...) Le projet sera activé par des invitations, table ronde, visites extérieures.

 

Adresses utiles