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Sauvegarder
La mort de mon frère Marc Elle me dit j'ai pas une bonne nouvelle pour toi, j'ai dis je m'en doutais, elle me dit … c'était à l'école de chimie … non je travaillais déjà je crois. Elle me dit oui "tu as un frère qui s'appelle Marc, il a eu un accident il est mort" comme ça aussi sec. Papa, maman toute la famille est au pays, comment leur annoncer ça [tu vois?] Il fallait annoncer ça au parent, comment je fais ça ? J'étais désespéré, et c'est ma patronne qui a appelé au téléphone, qui a appelé papa, à sa pharmacie, disant monsieur Alméras voilà ce qui se passe, et papa a dis de me dire de prendre un billet d'avion de rentrer tout de suite au pays, de venir, de rentrer. Je suis arrivé au pays, on a fait un enterrement magnifique pour Marc. A la maison quand on faisait une connerie maman disais qui a fait cette connerie là, Marc disait que c'était moi et moi je disais que c'était Marc et maman fichait une raclée au deux, car on a jamais pu savoir si c'était Marc ou moi qui avait fait la bêtise, je le couvrais il me couvrait, c'était une fusion avec mon frère, et ça m'a tellement détruite, j'ai fait une petite dépression qui est arrivé à une grande dépression et c'est ma sœur qui m'a dit de rentrer au Sénégal pour changer de cadre, parce que quand j'étais dans la rue avec des copains "oh lala on a perdu Marc", la grand-mère pleurait on a perdu Marc, je vais chez la tante on me parle de Marc, j'en avais… je pouvais plus, donc, ma sœur était au Sénégal, elle m'a dit "si tu venais avec moi" et je suis parti au Sénégal avec elle, et là j'ai fait la connaissance de mon mari, et c'est là que ça a marché entre nous, d'autant plus que j'étais tellement déprimé, que, que c'était facile de me baratiner, et il était gentil tellement gentil tellement gentil, agréable, il m'emmenait faire mes courses en voiture, tellement agréable qu'on ne pouvait que l'aimer, mais si j'étais, si j'avais pas ce coté fragilité à ce moment là, peut-être je l'aurais pas épousé [tu vois?], il était tellement attentif avec moi, il allait au Nigéria il m'achetait des choses, il me disait, il voyait que j'étais trop triste et que ma sœur disait, ma sœur était forte, c'est la fille pas forte en grosseur mais de tête, c'était la grande sœur, il fallait se mettre debout, fallait pas montrer son chagrin, il fallait se tenir droit, fallait faire des condoléances raides comme ça. Moi je pleurais, j'étais plus jeune aussi, c'était mon frère, donc euhh, c'est là qu'on a décidé que je restais au Sénégal parce que revenir à Paris, avec tout les copains… et j'avais beaucoup de copains "Oh Marc nous a quitté, Oh Marc nous a quitté". Je suis resté au Sénégal.